Alimentation du cheval : attention aux risques de contamination alimentaire

Dans le monde des courses hippiques, la santé et la performance des chevaux reposent sur une alimentation irréprochable. Pourtant, les contaminations alimentaires sont responsables d’une part importante des cas de contrôles antidopage positifs. En 2022, elles représentaient jusqu’à 30 % des détections. Quels sont les risques pour l’entraîneur et les chevaux, et comment les limiter ?

Les aliments concentrés : un risque insoupçonné

Les aliments concentrés, comme les granulés et floconnés, sont formulés pour répondre aux besoins spécifiques des chevaux athlètes. Cependant, des contaminations accidentelles peuvent survenir, dues à des végétaux contenant des substances prohibées :

  • Le cacao : riche en théobromine, un stimulant naturel.
  • Le pavot : contenant de la morphine, utilisée en pharmacologie.

Ces végétaux peuvent se retrouver dans l’alimentation à cause d’erreurs dans la chaîne de production, comme lors du séchage ou du transport des matières premières.

Conséquences d’un contrôle positif : le cheval distancé

Lorsqu’un cheval est contrôlé positif à une substance interdite, même en cas de contamination involontaire, les conséquences sont lourdes pour l’entraîneur :

  • Le cheval est distancé : il perd sa place dans le classement de la course, et les prix gagnés doivent être restitués.
  • L’entraîneur est tenu responsable : il doit prouver que la contamination est accidentelle, mais cela n’annule pas le distancement.
  • Impact financier : l’entraîneur peut se retourner contre le fournisseur de l’aliment pour obtenir un dédommagement.

Les parieurs : qu’en est-il de leurs gains ?

En revanche, les parieurs ne sont pas impactés par ce distancement. Une fois les gains payés sur la base des résultats initiaux de la course, ils ne sont pas récupérés, même si le classement officiel est modifié par la suite. Cette garantie protège les joueurs des conséquences des litiges ou des enquêtes post-course.

Comment limiter les risques ?

Voici quelques bonnes pratiques pour prévenir les contaminations alimentaires :

  1. Privilégier des marques fiables : Optez pour des fabricants engagés dans des processus qualité stricts, comme les membres du Club de Nutrition Équine Française (CNEF).
  2. Inspecter les livraisons : Vérifiez visuellement la qualité des grains ou granulés à la réception et avant distribution.
  3. Conserver des échantillons : Gardez 100 g d’aliment par livraison, au moins un mois, pour d’éventuelles analyses en cas de problème.
  4. Refuser les anomalies : Si une livraison semble non conforme, mieux vaut la refuser immédiatement.

Le risque zéro n’existe pas

Malgré toutes les précautions, des cas de contamination peuvent survenir. Par exemple, en 2020, une gamme d’aliments industriels a été contaminée par une substance anabolisante, le zilpatérol, utilisée dans certains pays pour le bétail.

Ces situations rappellent que l’alimentation des chevaux doit être surveillée avec une vigilance constante, car le moindre relâchement peut entraîner des conséquences sportives, financières et juridiques.

Un enjeu crucial pour la performance

L’alimentation est le carburant du cheval athlète : elle doit être d’une qualité irréprochable. Un cheval distancé, même pour une contamination involontaire, peut bouleverser le classement d’une course et nuire à la réputation d’une écurie. Cependant, les parieurs restent protégés de ces aléas, leurs gains étant définitivement acquis une fois payés.